Artémis Courtage alerte sur le taux d’usure

Artémis Courtage alerte sur le taux d’usure

Le cabinet de courtage d’assurance constate une hausse importante du taux de refus des banques à accorder un prêt. En cause, le taux d’usure aujourd’hui en décalage par rapport à la remontée rapide des taux d’intérêt. L’Union des Intermédiaires de Crédit appelle à manifester devant la Banque de France le 20 septembre.

Alors que l’Union des Intermédiaires de Crédit (UIC) vient d’appeler tous ses adhérents, ainsi que les grands groupes franchisés, à manifester le 20 septembre devant le siège de la Banque de France, le cabinet de courtage Artémis Courtage tire, lui, aussi, la sonnette d’alarme. « Si le taux moyen d’un emprunt immobilier sur 20 ans atteint aujourd’hui 1,90 %, de nombreux établissements prêtent à des taux bien supérieurs à 2 %. Si l’on ajoute les frais (garantie, dossier…) et l’assurance emprunteur, le taux annuel effectif global (TAEG) dépasse largement le taux d’usure. De nombreux acquéreurs essuient ainsi un refus de financement », lance Ludovic Huzieux, co-fondateur d’Artémis Courtage.
Tendance d’autant plus inquiétante pour ce responsable, qu’au moment où ce taux d’usure s’apprête mathématiquement à remonter le 1er octobre prochain, il sera encore en deçà des taux pratiqués par les banques, installés sur un trend haussier plus rapide. Conséquences de ce durcissement qui vient en parallèle de celui imposé par le HCSF au niveau du taux d’endettement maximum : les durées d’emprunt s’allongent, comme le fait remarquer Ludovic Huzieux. « Chez Artémis Courtage, cette durée, par exemple, s’est allongée de 6 mois entre août 2021 et 2022, et même de 7 mois pour les primo-accédants ».
À remarquer d’ailleurs, que le poids des primo-accédants chez ce courtier est en baisse puisqu’il ne représente plus que 38% contre 41% l’an passé. La preuve que les ménages à revenus modestes souhaitant devenir propriétaires ont de plus en plus de mal à obtenir gain de cause. « Seule une refonte du mode de calcul des taux d’usure pourrait redonner de l’air aux emprunteurs », estime le responsable du cabinet de courtage.
Qui recommande plusieurs « astuces » pour contourner les fourches caudines du taux d’usure : comme d’augmenter le montant de l’apport personnel (lorsque c’est possible bien sûr en faisant appel notamment à l’aide familiale). Ou bien encore aller chercher une assurance emprunteur moins chère que celle proposée par le banquier, et ce, dans le cadre de la nouvelle Loi Lemoine.
“En dépit de nos nombreuses sollicitations, des enquêtes, pétitions, reportages et témoignages, les pouvoirs publics compétents refusent d’ajuster l’usure sur la remontée rapide des taux d’emprunts immobiliers” explique, de son côté, Bérengère DUBUS, secrétaire générale de l’U.I.C. “Face au déni de la situation par la Banque de France et au mépris de son gouverneur pour notre profession, nous sommes bien décidés à dénoncer un immobilisme qui fait peser de lourdes conséquences sur le secteur de l’immobilier et la vie des Français en général. En effet, 45% des dossiers de crédit immobilier portés par les particuliers sont refusés de manière inique et de nombreux professionnels de l’immobilier se retrouvent en difficulté depuis plusieurs mois », fait remarquer la responsable de l’association.
À voir quelle sera la réponse (rapide ou non) de la Banque de France.
Source Gestion de Fortune

Pascale Besses Boumard


Publié le 13 septembre 2022


Taux d’usure : les courtiers vont manifester leur colère devant la Banque de France

Taux d’usure : les courtiers vont manifester leur colère devant la Banque de France

Depuis plusieurs mois, les courtiers en crédit immobilier alertent les pouvoirs publics sur les conséquences que fait peser l’évolution trop lente du taux d’usure sur les emprunteurs et leur profession. Problème, la situation n’évolue pas ou peu. À tel point que le dialogue s’est envenimé entre les pouvoirs publics et la profession.
« Face à l’absence de réaction du gouvernement et au refus de dialogue de la Banque de France, l’U.I.C., unique syndicat national des Intermédiaires en Opérations de Banque et en Services de Paiement (IOBSP), manifestera devant le siège de la Banque de France mardi 20 septembre 2022 », écrit le syndicat dans un communiqué.
Ses représentants évoquent de nombreuses sollicitations, des enquêtes, pétitions, reportages et témoignages montrant la gravité de la situation. Malgré cela, « les pouvoirs publics compétents refusent d’ajuster l’usure sur la remontée rapide des taux d’emprunts immobiliers », s’insurge Bérengère Dubus, secrétaire générale de l’U.I.C, qui évoque un « déni de la situation par la banque de France » et un « mépris de son gouverneur » pour la profession de courtier.
« Nous sommes bien décidés à dénoncer un immobilisme qui fait peser de lourdes conséquences sur le secteur de l’immobilier et la vie des Français en général », insiste la dirigeante.
Selon le syndicat, 45 % des dossiers de crédit immobilier portés par les particuliers sont refusés (1) de manière inique et de nombreux professionnels de l’immobilier se retrouvent en difficulté depuis plusieurs mois.
(1) Sondage Marché IOBSP inter associations sur les motifs des refus de crédits publié par la Chambre Nationale des Conseils Experts Financiers.
Source City Wire

Jérémie Gatignol

Publié le 12 septembre 2022

Le taux d’usure bloque tout le marché immobilier et la Banque de France s’en fiche !

Le taux d’usure bloque tout le marché immobilier et la Banque de France s’en fiche !

« Argent – Plus possible d’avoir un crédit… »
C’est le titre de cet article du Point source ici qui commence ainsi.
« Les banques hésitent à accorder un prêt immobilier, même pour les profils qui remplissent toutes les conditions.  Explications.

Forts de leurs confortables revenus (100 000 euros annuels) et de leur jeune âge, Marc, fonctionnaire, et Marie, cadre dans le privé, étaient confiants. Ils allaient enfin s’acheter le 3-pièces de leurs rêves à 450 000 euros. Patatras ! Depuis juillet, aucune banque ne veut leur accorder un prêt. Pourtant, ils remplissent toutes les conditions. La faute à qui ou à quoi ?

D’abord, à la Banque de France, qui fixe chaque trimestre le taux d’usure, c’est-à-dire le taux maximal légal que peut demander un établissement financier. Un mécanisme plutôt protecteur du citoyen, sauf que là, dans le contexte de hausse des taux actuel, il se retourne contre lui ! Le taux d’usure est en effet calculé à partir du taux effectif pratiqué le trimestre précédent par les banques, majoré d’un tiers ».

Sauf que c’est le taux moyen des trois derniers mois, et que vous ne pouvez pas dépasser pendant ces trois derniers mois le taux d’usure qui a été fixé par la Banque de France il y a 6 mois !!

Ce mécanisme qui est censé protéger à juste titre les emprunteurs entraîne mécaniquement une forte inertie. Ce n’est pas problématique en temps normal, mais lorsque la remontée des taux est aussi violente que rapide, l’inertie fait que le taux d’usure est toujours en retard par rapport aux coûts d’emprunts des banques.

Plus grave, le taux d’assurance qui est pris en compte dans le taux d’usure est différent d’un emprunteur à l’autre puisque cela dépend de l’âge du capitaine et plus le capitaine est vieux, plus l’assurance est coûteuse et vous fait dépasser le taux d’usure, même si vous avez toute la capacité à emprunter.

Le marché est donc complètement bloqué. Le taux d’usure va monter en octobre, mais comme la BCE vient d’augmenter les taux directeurs de 0.75 % il y a un risque que le taux d’usure tape encore une fois en dessous et que le marché reste encore bloqué pour plusieurs mois.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Source Insolentiae

Charles Sannat
Publié le 12 septembre 2022

Crédit immobilier : quel est ce taux d’usure qui bloque des projets d’achats ?

Crédit immobilier : quel est ce taux d’usure qui bloque des projets d’achats ?

Selon la Chambre nationale des conseils experts financiers, près d’une demande de crédit sur deux est refusée actuellement. © Crédit photo : Illustration “Sud Ouest”

Les courtiers en crédit vont protester devant le siège de la Banque de France. Dans leur collimateur, les refus massifs de demandes de crédit immobilier à cause du taux d’usure. Explications :

« En dépit de nos nombreuses sollicitations, des enquêtes, des pétitions, des reportages et des témoignages, les pouvoirs publics compétents refusent d’ajuster l’usure sur la remontée rapide des taux d’emprunts immobiliers. Pire, la Banque de France, notre tutelle, ne nous reçoit pas ! » La secrétaire générale de l’Union des Intermédiaires de crédit (UIC) – premier syndicat des courtiers en crédit immobilier – est en colère. Elle et l’ensemble de la profession déplorent la réduction continue de l’écart entre les taux de crédit moyens, qui sont passés de 1 % sur vingt ans en moyenne en 2021, à 1,90 % en septembre. Un écart qui fond et qui explique que près d’un dossier de demande de crédit immobilier sur deux est actuellement retoqué.

Taux d’usure, de quoi parle-t-on ?

L’usure caractérise l’intérêt (taux) d’un prêt dont le taux est considéré comme abusif, bref, c’est le taux maximal auquel un prêt peut être accordé. Attention, on ne parle pas ici seulement du taux de crédit décroché auprès de l’établissement bancaire. Le taux d’usure se calcule en ajoutant le taux du crédit, les frais, les commissions, les primes d’assurance emprunteur et les rémunérations diverses.
Une fois ajouté tout cela, on obtient le TAEG (taux annuel effectif global). C’est ce taux qui ne peut dépasser le taux d’usure fixé actuellement à 2,60 %. Alors que les taux de crédit remontent, le taux d’usure calculé par la Banque de France stagne. « En juillet, le taux d’usure est passé de 2,50 à 2,60 %, alors que les taux d’emprunts moyens sont passés eux de 1,30 à 1,90 %. Ce manque d’ajustement explique que beaucoup de dossiers ne passent plus », déplore Bérengère Dubus.

Un dossier parfait ne suffit plus…

Un couple de 30 ans et un couple de 40 ans font le même emprunt et ont exactement les mêmes revenus, ils obtiennent le même taux. Le couple de trentenaires peut voir son prêt accordé car son assurance emprunteur est moins onéreuse que celle des quadras et son TAEG est automatiquement plus bas. « Nous sommes dans une situation où l’on doit annoncer régulièrement à des clients, dont le taux d’endettement est à 27 % (NDLR, la limite étant fixée à 30 %), et qui ont un dossier parfait, que cela ne passe pas à cause du taux d’usure qui laisse à penser qu’ils contractent un prêt abusif. »

Que recherche la Banque de France

Les courtiers ne remettent pas en cause le taux d’usure – « un excellent garde-fou, une protection essentielle pour les emprunteurs » – mais la décision de la Banque de France qui invoque sa volonté de contrôler l’inflation. Limiter les transactions pour limiter la flambée des prix ne passe pas. « Le problème, c’est qu’on détourne un outil qui est juste au départ pour en faire un outil inégalitaire. Quand les banques doivent prêter à perte ou presque, pour passer sous la limite du taux d’usure, elles choisissent les profils d’emprunteurs les plus intéressants pour elles. Les profils à potentiel économique », assure la secrétaire générale de l’UIC.

 

Source Sud Ouest

Pascal Rabiller
Publié le 12 septembre 2022

Crédit immobilier : polémique avec le gouverneur de la Banque de France

Crédit immobilier : polémique avec le gouverneur de la Banque de France

Crédit immobilier : polémique avec le gouverneur de la Banque de France

Lors d’une interview sur BFM Business, François Villeroy de Galhau a démenti les affirmations selon lesquelles 40 à 45% des dossiers de crédit seraient rejetés en raison du faible taux d’usure.

Des chiffres peu crédibles selon le gouverneur de la Banque de France

François Villeroy de Galhau est le gouverneur de la Banque de France. D’après lui, le marché du crédit immobilier est très dynamique. Selon François Villeroy de Galhau, les taux ne sont actuellement pas un problème pour les dossiers immobiliers.
D’après lui, les taux montent progressivement et ils sont au-dessus de 6 % de croissance. De plus, il a affirmé que “les taux remontent progressivement. Au mois de juillet, on était en moyenne à 1,45 %. C’est un peu plus que lorsqu’il y avait les taux les plus bas, autour de 1,1 % ou 1,2 %. Mais c’est beaucoup moins que la moyenne historique. Sur les 15 dernières années, on était à 2,7 %. Les taux restent très favorables et le crédit immobilier reste très bien financé”
L’Association Française des Intermédiaires en Banque Assurance a enquêté sur les dossiers des courtiers qui ne passent plus avec le taux d’usure. Ils ont constaté que 45 % des dossiers sont refusés. Ceci est considéré comme très peu crédible selon François Villeroy de Galhau.
Fin septembre, François Villeroy de Galhau affirme que les taux d’usure vont évidemment augmenter. La Banque de France surveille les effets d’éviction, comme l’indique Villeroy de Galhau.
Pour étayer son propos, François Villeroy de Galhau a noté que le taux d’usure est censé protéger les emprunteurs. Il a également mentionné que les médias ne devraient pas relayer des informations indiquant que tel ou tel organisme bancaire souhaite prêter plus cher aux français.
Pour les prêts immobiliers, en ce moment le taux d’usure est de 2,57 % pour les prêts de plus de 20 ans. Ce coût représente le taux maximal auquel une banque peut prêter de l’argent. Différents taux d’usure sont disponibles pour différents types de prêts, certains peuvent être supérieurs à 21,11% pour les petits crédits personnels voire 15,39% pour les découverts bancaires.

Une polémique qui se poursuit

La controverse sur les taux d’usure se poursuit à ce jour. François Villeroy de Galhau, le Gouverneur de la Banque de France, après avoir déclaré que les taux d’intérêt n’empêchaient pas les prêts immobiliers. Villeroy de Galhau a exigé la preuve que ces taux d’usure représentent un problème. Aucune association d’emprunteurs français demandant une augmentation des taux d’usure ne s’est constituée, a-t-il précisé.
Bérengère Dubus, secrétaire des intermédiaires de crédit pour BFM Business, a répondu. Elle a rappelé à François Villeroy de Galhau qu’il n’y avait pas d’association de contractants de crédit. Elle affirme que les mots « déni » et « mépris » décrivent parfaitement le gouverneur de la Banque de France. “Quand j’écoute le gouverneur de la banque de France depuis de longs mois, je crois qu’il y a 2 mots qui résument sa position : c’est le déni et le mépris. Le déni de la situation. (…) On est en moyenne à 2,25% sur 25 ans pour des jeunes. Plus de la moitié des dossiers sont refusés, c’est un fait”.
Et elle ajoute : “Quand les taux étaient aux mêmes taux qu’aujourd’hui, il y a quelques années, on était à des taux d’usure de 4 %. Donc la problématique est là et le déni est d’autant plus fort qu’il n’y a pas que les courtiers qui alertent. Les notaires ont alerté, il y a environ 3 semaines. Le monde de l’immobilier alerte, le directeur général du Crédit mutuel a alerté. Les banquiers alertent. Ce ne sont pas les courtiers, c’est l’ensemble du monde de l’immo, c’est l’ensemble des emprunteurs”.

Source Surf Finance

Publié le 12 septembre 2022