Crédit immobilier : quel est ce taux d’usure qui bloque des projets d’achats ?

Crédit immobilier : quel est ce taux d’usure qui bloque des projets d’achats ?

Selon la Chambre nationale des conseils experts financiers, près d’une demande de crédit sur deux est refusée actuellement. © Crédit photo : Illustration “Sud Ouest”

Les courtiers en crédit vont protester devant le siège de la Banque de France. Dans leur collimateur, les refus massifs de demandes de crédit immobilier à cause du taux d’usure. Explications :

« En dépit de nos nombreuses sollicitations, des enquêtes, des pétitions, des reportages et des témoignages, les pouvoirs publics compétents refusent d’ajuster l’usure sur la remontée rapide des taux d’emprunts immobiliers. Pire, la Banque de France, notre tutelle, ne nous reçoit pas ! » La secrétaire générale de l’Union des Intermédiaires de crédit (UIC) – premier syndicat des courtiers en crédit immobilier – est en colère. Elle et l’ensemble de la profession déplorent la réduction continue de l’écart entre les taux de crédit moyens, qui sont passés de 1 % sur vingt ans en moyenne en 2021, à 1,90 % en septembre. Un écart qui fond et qui explique que près d’un dossier de demande de crédit immobilier sur deux est actuellement retoqué.

Taux d’usure, de quoi parle-t-on ?

L’usure caractérise l’intérêt (taux) d’un prêt dont le taux est considéré comme abusif, bref, c’est le taux maximal auquel un prêt peut être accordé. Attention, on ne parle pas ici seulement du taux de crédit décroché auprès de l’établissement bancaire. Le taux d’usure se calcule en ajoutant le taux du crédit, les frais, les commissions, les primes d’assurance emprunteur et les rémunérations diverses.
Une fois ajouté tout cela, on obtient le TAEG (taux annuel effectif global). C’est ce taux qui ne peut dépasser le taux d’usure fixé actuellement à 2,60 %. Alors que les taux de crédit remontent, le taux d’usure calculé par la Banque de France stagne. « En juillet, le taux d’usure est passé de 2,50 à 2,60 %, alors que les taux d’emprunts moyens sont passés eux de 1,30 à 1,90 %. Ce manque d’ajustement explique que beaucoup de dossiers ne passent plus », déplore Bérengère Dubus.

Un dossier parfait ne suffit plus…

Un couple de 30 ans et un couple de 40 ans font le même emprunt et ont exactement les mêmes revenus, ils obtiennent le même taux. Le couple de trentenaires peut voir son prêt accordé car son assurance emprunteur est moins onéreuse que celle des quadras et son TAEG est automatiquement plus bas. « Nous sommes dans une situation où l’on doit annoncer régulièrement à des clients, dont le taux d’endettement est à 27 % (NDLR, la limite étant fixée à 30 %), et qui ont un dossier parfait, que cela ne passe pas à cause du taux d’usure qui laisse à penser qu’ils contractent un prêt abusif. »

Que recherche la Banque de France

Les courtiers ne remettent pas en cause le taux d’usure – « un excellent garde-fou, une protection essentielle pour les emprunteurs » – mais la décision de la Banque de France qui invoque sa volonté de contrôler l’inflation. Limiter les transactions pour limiter la flambée des prix ne passe pas. « Le problème, c’est qu’on détourne un outil qui est juste au départ pour en faire un outil inégalitaire. Quand les banques doivent prêter à perte ou presque, pour passer sous la limite du taux d’usure, elles choisissent les profils d’emprunteurs les plus intéressants pour elles. Les profils à potentiel économique », assure la secrétaire générale de l’UIC.

 

Source Sud Ouest

Pascal Rabiller
Publié le 12 septembre 2022

Crédit immobilier : polémique avec le gouverneur de la Banque de France

Crédit immobilier : polémique avec le gouverneur de la Banque de France

Crédit immobilier : polémique avec le gouverneur de la Banque de France

Lors d’une interview sur BFM Business, François Villeroy de Galhau a démenti les affirmations selon lesquelles 40 à 45% des dossiers de crédit seraient rejetés en raison du faible taux d’usure.

Des chiffres peu crédibles selon le gouverneur de la Banque de France

François Villeroy de Galhau est le gouverneur de la Banque de France. D’après lui, le marché du crédit immobilier est très dynamique. Selon François Villeroy de Galhau, les taux ne sont actuellement pas un problème pour les dossiers immobiliers.
D’après lui, les taux montent progressivement et ils sont au-dessus de 6 % de croissance. De plus, il a affirmé que “les taux remontent progressivement. Au mois de juillet, on était en moyenne à 1,45 %. C’est un peu plus que lorsqu’il y avait les taux les plus bas, autour de 1,1 % ou 1,2 %. Mais c’est beaucoup moins que la moyenne historique. Sur les 15 dernières années, on était à 2,7 %. Les taux restent très favorables et le crédit immobilier reste très bien financé”
L’Association Française des Intermédiaires en Banque Assurance a enquêté sur les dossiers des courtiers qui ne passent plus avec le taux d’usure. Ils ont constaté que 45 % des dossiers sont refusés. Ceci est considéré comme très peu crédible selon François Villeroy de Galhau.
Fin septembre, François Villeroy de Galhau affirme que les taux d’usure vont évidemment augmenter. La Banque de France surveille les effets d’éviction, comme l’indique Villeroy de Galhau.
Pour étayer son propos, François Villeroy de Galhau a noté que le taux d’usure est censé protéger les emprunteurs. Il a également mentionné que les médias ne devraient pas relayer des informations indiquant que tel ou tel organisme bancaire souhaite prêter plus cher aux français.
Pour les prêts immobiliers, en ce moment le taux d’usure est de 2,57 % pour les prêts de plus de 20 ans. Ce coût représente le taux maximal auquel une banque peut prêter de l’argent. Différents taux d’usure sont disponibles pour différents types de prêts, certains peuvent être supérieurs à 21,11% pour les petits crédits personnels voire 15,39% pour les découverts bancaires.

Une polémique qui se poursuit

La controverse sur les taux d’usure se poursuit à ce jour. François Villeroy de Galhau, le Gouverneur de la Banque de France, après avoir déclaré que les taux d’intérêt n’empêchaient pas les prêts immobiliers. Villeroy de Galhau a exigé la preuve que ces taux d’usure représentent un problème. Aucune association d’emprunteurs français demandant une augmentation des taux d’usure ne s’est constituée, a-t-il précisé.
Bérengère Dubus, secrétaire des intermédiaires de crédit pour BFM Business, a répondu. Elle a rappelé à François Villeroy de Galhau qu’il n’y avait pas d’association de contractants de crédit. Elle affirme que les mots « déni » et « mépris » décrivent parfaitement le gouverneur de la Banque de France. “Quand j’écoute le gouverneur de la banque de France depuis de longs mois, je crois qu’il y a 2 mots qui résument sa position : c’est le déni et le mépris. Le déni de la situation. (…) On est en moyenne à 2,25% sur 25 ans pour des jeunes. Plus de la moitié des dossiers sont refusés, c’est un fait”.
Et elle ajoute : “Quand les taux étaient aux mêmes taux qu’aujourd’hui, il y a quelques années, on était à des taux d’usure de 4 %. Donc la problématique est là et le déni est d’autant plus fort qu’il n’y a pas que les courtiers qui alertent. Les notaires ont alerté, il y a environ 3 semaines. Le monde de l’immobilier alerte, le directeur général du Crédit mutuel a alerté. Les banquiers alertent. Ce ne sont pas les courtiers, c’est l’ensemble du monde de l’immo, c’est l’ensemble des emprunteurs”.

Source Surf Finance

Publié le 12 septembre 2022

Colère des courtiers immobiliers après le « déni et mépris » de la Banque de France

Lors d’une intervention télévisée, François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a lancé une vive polémique sur les taux d’usure. Ce dernier a estimé que cela ne bloquait en rien les dossiers de prêt actuellement. Récusant même les chiffres de 40% à 45% de refus de prêts, il s’est ainsi mis à dos les courtiers immobiliers.

Pour appuyer ses dires, le gouverneur de la Banque de France argue « qu’aucune association d’emprunteurs représentant les Français n’a demandé le relèvement du taux d’usure ». De son côté, Bérengère Dubus, secrétaire des Intermédiaires de crédit, a rappelé à François Villeroy de Galhau qu’il « n’y a pas d’association des contractants de crédit ». Elle a ajouté par ailleurs que le gouverneur faisait preuve d’un « déni de la situation avec plus de la moitié des dossiers qui sont réellement refusés ».

Elle a également pris pour témoin les alertes lancées par d’autres corps de métier concernant ce taux d’usure, « les notaires ont alerté, le directeur général du Crédit Mutuel a alerté. Les banquiers alertent. Ce ne sont pas les courtiers, c’est l’ensemble du monde de l’immo, c’est l’ensemble des emprunteurs ».

Source Zoom Invest

Zoom Invest

Taux d’usure : les courtiers immobiliers taclent « le déni et le mépris » de la Banque de France

Sur BFM Business, Bérengère Dubus, secrétaire des Intermédiaires de Crédit, a répondu aux propos de François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France.

La polémique sur les taux d’usure se poursuit. Ce matin, sur BFM Business, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France a une nouvelle fois affirmé que les taux d’usure ne bloquaient pas les dossiers immobiliers actuellement. « Je déments le chiffre de 40 ou 45% de refus » de prêts. Et le gouverneur de la Banque de France en veut pour preuve : « Je note qu’aucune association d’emprunteurs qui représente les Français n’a demandé le relèvement du taux d’usure ».
Toujours sur BFM Business, Bérengère Dubus, secrétaire des Intermédiaires de crédit, a répondu. Tout d’abord, elle rappelle à François Villeroy de Galhau qu’il « n’y a pas d’association des contractants de crédit ».

Déni de la situation

Ensuite, elle déclare : « Quand j’écoute le gouverneur de la banque de France depuis de longs mois, je crois qu’il y a 2 mots qui résument sa position : c’est le déni et le mépris. Le déni de la situation. (…) On est en moyenne à 2,25% sur 25 ans pour des jeunes. Plus de la moitié des dossiers sont refusés, c’est un fait ».
Et elle ajoute : « Quand les taux étaient aux mêmes taux qu’aujourd’hui, il y a quelques années, on était à des taux d’usure de 4%. Donc la problématique est là et le déni est d’autant plus fort qu’il n’y a pas que les courtiers qui alertent. Les notaires ont alerté, il y a environ 3 semaines. Le monde de l’immobilier alerte, le directeur général du Crédit mutuel a alerté Les banquiers alertent. Ce ne sont pas les courtiers, c’est l’ensemble du monde de l’immo, c’est l’ensemble des emprunteurs ».

Source BFMTV

Diane Lacaze

Journaliste BFM Éco

Publié le 09 septembre 2022