« Argent – Plus possible d’avoir un crédit… »
C’est le titre de cet article du Point source ici qui commence ainsi.
« Les banques hésitent à accorder un prêt immobilier, même pour les profils qui remplissent toutes les conditions. Explications.
Forts de leurs confortables revenus (100 000 euros annuels) et de leur jeune âge, Marc, fonctionnaire, et Marie, cadre dans le privé, étaient confiants. Ils allaient enfin s’acheter le 3-pièces de leurs rêves à 450 000 euros. Patatras ! Depuis juillet, aucune banque ne veut leur accorder un prêt. Pourtant, ils remplissent toutes les conditions. La faute à qui ou à quoi ?
D’abord, à la Banque de France, qui fixe chaque trimestre le taux d’usure, c’est-à-dire le taux maximal légal que peut demander un établissement financier. Un mécanisme plutôt protecteur du citoyen, sauf que là, dans le contexte de hausse des taux actuel, il se retourne contre lui ! Le taux d’usure est en effet calculé à partir du taux effectif pratiqué le trimestre précédent par les banques, majoré d’un tiers ».
Sauf que c’est le taux moyen des trois derniers mois, et que vous ne pouvez pas dépasser pendant ces trois derniers mois le taux d’usure qui a été fixé par la Banque de France il y a 6 mois !!
Ce mécanisme qui est censé protéger à juste titre les emprunteurs entraîne mécaniquement une forte inertie. Ce n’est pas problématique en temps normal, mais lorsque la remontée des taux est aussi violente que rapide, l’inertie fait que le taux d’usure est toujours en retard par rapport aux coûts d’emprunts des banques.
Plus grave, le taux d’assurance qui est pris en compte dans le taux d’usure est différent d’un emprunteur à l’autre puisque cela dépend de l’âge du capitaine et plus le capitaine est vieux, plus l’assurance est coûteuse et vous fait dépasser le taux d’usure, même si vous avez toute la capacité à emprunter.
Le marché est donc complètement bloqué. Le taux d’usure va monter en octobre, mais comme la BCE vient d’augmenter les taux directeurs de 0.75 % il y a un risque que le taux d’usure tape encore une fois en dessous et que le marché reste encore bloqué pour plusieurs mois.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
0 commentaires